Flavin
- mamakos-creations
- 6 nov.
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Georges BOUTONNET (° ca 1685 + 1745 – sosa 1150)
Ma fille, Votre père est au plus mal. Le notaire vient demain pour dresser son testament. Venez dès que vous aurez reçu mon message. Votre mère, Marguerite
Nous sommes le 27 septembre 1745.
En sa maison des Bastries (paroisse de Flavin [1]), Georges BOUTONNET est au plus mal. Âgé d’une soixantaine d’année, travailleur du village, il est tenu au lit par une grave maladie.
Sa femme Marguerite FABRÈGUES fait prévenir sa fille aînée, Anne, mariée à Jean VIALA et vivant à une douzaine de kilomètres de là, au village de Frayssinhes (paroisse du Vibal).
Georges teste le 28 septembre, depuis son lit.
Si sa fille Anne est présente à cette occasion, elle n’est pas citée – seuls les hommes le sont – ; son mari Jean VIALA, en tout cas, n'est pas mentionné dans l'acte.
[Georges est] dangereusement malade detenu dans son lit et toutes fois dans ses bons sens parfaite memoire et connoissance [et a ainsi] fait et ordonné son testament ...
Le testament est précieux, car il nous renseigne sur la famille de Georges et Marguerite – les registres paroissiaux étant lacunaires pour une partie de la période qui nous intéresse, une grande partie des actes qui nous intéressent ne nous sont pas parvenus.
Ainsi :

[il] legue pour tout droit d’institution et hereditaire portion a Marguerite, Thérèze, Marianne, Marie et Françoise Boutounet ses cinq filles et de Marguerite Fabregues sa fame la somme de cinq cens quatre vingts livres à chacune payables [...] quand elles s'etabliront ou a l'age de vingt cinq ans
Sa fille (aînée, supposerons-nous) Anne, dite Annette, a été dotée à l’occasion de son mariage en 1740. Aussi Georges précise :
et a Annete Boutounet son autre fille fame de Jean Viala travailleur du village de la Burguiere parroisse de Frayssignes, ledit Boutounet testateur la fait son heritiere particuliere au moyen de ce qu’il lui a donné dans son contract de mariage avec ledit Viala voulant qu’elle s’en contante...
Georges nomme et institue comme héritier universel son fils Clément :
nomme et institue Clement Boutounet son fils et de ladite Fabregues son heritier general et universel pour recuillir son entiere heredite et d’icelle disposer a ses plaisirs et volontez tant en la vie qu’en la mort, a la charge par lui d’executer le contenu cy dessus. Tel est son testament...
Enfin, il n’oublie pas sa femme, lui assurant une rente annuelle et viagère comprenant notamment :
une charetée bled seigle, vingt livres chair de pourceau salée, deux quarts huile d’olifve et deux mesures sel, une robe de pied en cap de deux en deux ans et une chemise aussi annuellement, et ce pour les bons services qu’il a recu de sadite fame ou pour l’amitye qu’il a pour elle...
Georges Boutonnet meurt le lendemain, 29 septembre. Il est inhumé le 30 septembre dans le tombeau de ses prédécesseurs, selon son vœu.
Son acte de décès indique qu’il était âgé d’environ soixante ans.

Georges BOUTONNET était né à Flavin, vers 1685, de Clément BOUTONNET, paysan, et Anne TERRAIL.
Il a épousé en 1716 Marguerite LAFABREGUE, du Bousquet (parroisse du Vibal, à une quinzaine de kilomètres de distance).
Leur contrat de mariage donne un certain nombre de renseignements sur les deux familles, ce qui nous permet d’établir l’arbre généalogique suivant :


NOTES
[1] Flavin, commune située au sud de Rodez, comprend de nombreux hameaux, dont Les Bastries. Contrairement à de nombreux villages isolés du Lévézou, Flavin doit à sa proximité avec Rodez de connaître une augmentation de sa population depuis le dernier quart du XXe siècle.










C'est surprenant qu'il ait mis sa fille Anne dans une position différente de ses autres filles. Était-elle issue d'un premier mariage ?
Je note "de pied en cap", une expression qu'on n'utilise plus qu'au figuré.
La rente annuelle de la veuve est particulièrement savoureuse. Que j'aime les actes notariés !