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Wie op het juiste oogenblik handelt, slaat den Nazi op den kop

  • mamakos-creations
  • 14 mai
  • 10 min de lecture

Celui qui agit au bon moment frappe le nazi sur la tête [1]



80 ans de la lfn de la guerre

Le #Généathème de mai 2025 nous invite à commémorer la fin de la seconde guerre mondiale.

C’est avec quelque difficulté, un peu d'appréhension et pas mal d'incertitude que j’ai réfléchi à la manière d’aborder ce sujet.



Carte des Pays-Bas
Carte des Pays-Bas : le deux croix rouges marquent Ooltgensplaat (Goeree-Overflakkee) et Utrecht

Ce texte est une esquisse concernant les Pays-Bas pendant la seconde guerre mondiale, au travers d’un double prisme familial (la famille de ma mère) et régional (l’île de Goeree-Overflakkee d’où viennent mes ancêtres, et la région de Utrecht où vivaient mes grands-parents).


Je me suis appuyée pour cet article sur mes recherches en ligne, l’album photo de ma grand-mère, ainsi que les quelques souvenirs glanés par ma mère. La période ayant été trop douloureuse, on ne parlait pas de la guerre dans sa famille – ou si peu.

Mais cette quasi-absence de témoignages est révélatrice de la peur, de la faim, du froid et des traumatismes subis pendant le conflit.




1940 : les Pays-Bas sous occupation allemande


Lorsque la guerre éclate le 1er septembre 1939, les Pays-Bas se déclarent neutres et ne participent pas à la « drôle de guerre ».

Le pays est toutefois envahi quelques mois plus tard dans le cadre de l’opération Fall Gelb [2] (Plan Jaune) : la bataille des Pays-Bas commence le 10 mai 1940 et se termine par la reddition des troupes dès le 14 mai, jour du bombardement de Rotterdam. Les troupes néerlandaises postées en Zélande résistent jusqu’au 17 mai.

Tout le pays est occupé ; la famille royale et le gouvernement s’exilent à Londres [3].


Rotterdam après les bombardements
Rotterdam après les bombardements, 1940. Source : WikiMedia Commons

Le pays, placé sous l’autorité directe d’Arthur Seyss-Inquart, Reichskommissar, est considéré comme une « prise de guerre, qu’il convient d’exploiter sur le plan économique et humain, au profit de l’Allemagne [4]. »

Seyss-Inquart veut également nazifier le pays : le NSB (Nationaal-Socialistische Beweging in Nederland, le parti national-socialiste néerlandais) devient le seul parti autorisé. Mais on ne peut pas dire que la population se rallie massivement à la nouvelle idéologie (seulement 3 à 4 % de la population adhère).


Carticature

Au coin de la rue Se tient un membre du NSB. Ce n’est pas un homme, ce n’est pas une femme, Mais un traître. Un journal à la main, Planté là, il marchande et vend sa patrie, pour six centimes rouge sang.

Caricature critiquant le NSB. Carte postale collée dans l'album-photo de ma grand-mère (archives familiales)


Plutôt que militaire, la résistance face à l’oppresseur sera civile. Trois grandes grèves ont ainsi lieu pendant l'occupation :

  • la grève de février 1941 à Amsterdam, pour protester contre les rafles des Juif·ves par l’occupant nazi ;

  • les grèves d’avril-mai 1943 contre le projet allemand de service de travail obligatoire – plusieurs centaines de manifestant·es sont tué·es ;

  • la grève des chemins de fer de septembre 1944, pour soutenir l’avancée des Alliés.


Toutes ces résistances à l’idéologie nazie seront autant de raisons pour lesquelles le régime nazi sera particulièrement dur envers la population néerlandaise.




Ma famille au début de la guerre


En mai 1940, mes grands-parents, Abraham Jacob BRINKMAN et Maartje Maria PAASSE sont installé·es à Zegveld, dans la province de Utrecht : il s’agit du premier poste de pasteur de mon grand-père, poste qu’il occupe depuis l’automne 1937.

Âgé·es de 27 et 25 ans, Abraham et Maartje sont parents d’un petit Bram , né en septembre 1938. Maartje est enceinte de leur deuxième enfant, Leo, qui naît le 15 juillet 1940 dans un pays occupé.


À gauche, la photo de mariage de mes grands-parents, en 1937

À droite, Lena RAAP et Abraham BRINKMAN, leur fille Annie, leur belle-fille Maartje Maria PAASSE avec son fils Bram, en 1939 (certainement une photo prise par mon grand-père)



Mes grands-parents sont originaires de l’île de Goeree-Overflakkee (province de Hollande-Méridionale) et toute leur famille y réside – essentiellement dans le village de Ooltgensplaat, à l’est de l’île :

  • mes arrière-grands-parents Abraham BRINKMAN et Lena RAAP, ainsi que leurs trois plus jeunes enfants Jaap, Wim et Annie ;

  • les parents de Lena, Jacob RAAP et Angenietje BAKKER, ainsi que son jeune frère, sa femme et leurs deux enfants ;

  • mes arrière-grands-parents Leendert PAASSE et Elisabeth van der WELLE, ainsi que leur jeune fils Cor ;

  • les parents de Leendert, Cornelis PAASSE et Maartje Maria WOUTERS ;

  • les parents de Elisabeth, Corstiaan van der WELLE et Suzanna de VOS.



Arbres généalogiques de la famille BRINKMAN et de la famille PAASSE





Vivre sous l’Occupation


Dès le mois de mai 1940 est instauré un couvre-feu.

Le but est de rendre plus difficile la navigation des bombardiers alliés.

Affiche instaurant le couvre-feu
Affiche instaurant le couvre-feu, 1940. Archives de Tilburg, cote  1726_046 

Le couvre-feu est imposé du coucher au lever du soleil ; toutes les fenêtres doivent être obstruées afin que ne filtre aucune lumière ; les lumières qui ne peuvent pas être occultées doivent être éteintes ; les lumières intérieures des moyens de transport doivent également être occultées. « Tout manquement aux points 1 à 5 sera sévèrement puni. »



Le arbeidsinzet (l'équivalent du STO en France) est mis en place.

Tous les hommes de 18 à 45 ans sont contraints de partir travailler dans des usines allemandes – ou bien de plonger dans la clandestinité. En tant que pasteur, mon grand-père en est exempté.

En 1944, le arbeidsinzet concerne tous les hommes nés entre 1904 et 1927.

Un cousin de mon grand-père, Jan BRINKMAN (°1923 +1944), est envoyé en Allemagne. Il meurt « sous les tirs ennemis » selon le registre établit par les Allemands – pendant les bombardements de Cassel (Allemagne) le 22 septembre 1944. Il avait 21 ans.

Liste de personnes décédées à Kassel
Liste de personnes néerlandaises décédées à Cassel (Allemagne). Nationaal Archief, cote NL-HaNA_2.19.323_949_0040


Le rationnement

Le rationnement est rapidement instauré [5], avec un système de tickets (bonnen) : cela permet de gérer la pénurie d'aliments, puisque une grande partie de la production néerlandaise est envoyée en Allemagne.

Le rationnement permet également de contrôler la population : tout contrevenant aux règles et aux lois imposées par le gouvernement d'occupation n'a plus droit aux tickets de rationnement.


Le système des tickets de rationnement occupe une grande place dans les journaux (ici, le Eilanden Nieuws qui paraît à Goeree-Overflakkee) : les tickets ont une durée de validité, il ne faut pas « manquer le coche », ni oublier d'aller chercher les suivants. Le bureau de la nutrition (Voorlichtingsbureau van den Voedingsraad) dispense conseils (bien gérer ses tickets) et recettes (par exemple, comment préparer un dessert à base d'orge, d'eau et de substituts de cannelle et sucre).


Ma mère a toujours en sa possession le livre 1001 astuces pour la ménagère, qui a accompagné ma grand-mère pendant la guerre :

Comment faire un extrait de café : mettre une once de sucre à griller dans une petite poêle ; rajouter le substitut de café ; faire cuire puis laisser refroidir. Verser 1 litre d'eau bouillante sur le mélange, bien mélanger et laisser reposer quelques instants. Tamiser. Plus besoin de sucrer le café !



À Utrecht, en tant que pasteur, mon grand-père fait partie des aumôniers officiant auprès du Luchtbeschermingsdienst.

Cette organisation vient en aide aux populations touchées par les bombardements.

Dans ce cadre, il a dû assister des condamnés à mort – mais on n'en parlait pas, dans la famille. Les cauchemars, eux, sont restés.


Laissez-passer de mon grand-père (archives familiales) ; 94 rue Burg. vd Voort v Zijplaan, Utrecht



Pour entretenir l'espoir de son peuple, la reine Wilhelmina enverra des messages de soutien tout au long de la guerre.

Posséder ces messages et ces cartes, c'est risquer la prison, voire la déportation.


Ma grand-mère les a soigneusement collés dans son album photo :





De Inundatie : l'Inondation (1944)


L’île de Goeree-Overflakkee est une zone très militarisée : elle fait partie du Atlantikwall, le mur de l’Atlantique que les Allemands ont construit pendant la guerre afin d'éviter l’arrivée des troupes alliées par la mer.

Début 1944, la rumeur prend de l’ampleur : c’est en Hollande que les Alliés vont débarquer ! Les autorités allemandes décident alors d’inonder une partie du littoral [6].

Le 11 février 1944, la population de l'île reçoit l’ordre d’évacuer. A Ooltgensplaat, il ne restera plus que 15 habitants.

Goeree-Overflakke inondée
Carte des zones inondées en 1944-1945. En bleu, inondées d'eau de mer ; en quadrillé, inondées d'eau douce. Ooltgensplaat se trouve sur la pointe est, entièrement inondée. Archives de Goeree-Overflakkee

L’attention des Allemands étant essentiellement portée sur le littoral zélandais et hollandais, le débarquement de Normandie aura effectivement un effet de surprise.

Faire-part de décès

Mes grands-parents hébergent alors les parents de ma grand-mère : Leendert PAASSE et Elisabeth van der WELLE.

Le faire-part de décès de Cornelis PAASSE, le père de Leendert, mentionne les adresses de ses enfants au moment de son décès, survenu en février 1945.


Je ne sais pas où se réfugient les parents de mon grand-père.


Faire-part de décès de Cornelis PAASSE, février 1945 (Krantenbank Zeeland)








De Hongerwinter : la famine de l'hiver 1944-1945


En 1944, le pays est exsangue.

Bonnes résolutions 1943

Article paru dans le Utrechtsch Nieuwsblad du 8 janvier 1943 :


« Débutez l'année avec la bonne résolution de profiter de toutes les calories !

Faites cuire vos pommes de terre avec la peau, car :

  1. la valeur nutritionnelle des pommes de terre est plus importante lorsqu'elles sont cuites avec la peau, cela conserve une partie des minéraux et des vitamines [...] ;

  2. la sensation de satiété est plus longue après avoir mangé des pommes de terre non pelées ;

  3. en les épluchant, vous perdez environ 1/5 du poids des pommes de terre : ainsi, 1,5 kg de pommes de terre cuites avec la peau équivaut certainement à 2,5 kilos de pommes de terre cuites sans la peau ! »








Cependant, à l'extérieur du pays, la progression des Alliés continue.

Après le débarquement de Normandie, c’est le débarquement en Provence en août 1944. Bruxelles est libérée le 3 septembre.

Commence alors la troisième grande grève de la période de l’occupation : celle des cheminots, pour contrer le ravitaillement des troupes allemandes et soutenir la progression des armées de libération.

Hélas, la grève se solde par un échec, et, surtout, par une répression sans merci.

Les autorités allemandes instaurent un embargo sur le transport de toutes denrées alimentaires dans l'ouest des Pays-Bas.


Une grande partie des terres arables est inondée et impropre à la culture en raison des inondations massives ; la récolte a été mauvaise à cause d’une météo défavorable.

La faim s’installe progressivement : « Les rations pour adultes dans des villes comme Amsterdam chutent en dessous de 1 000 kilocalories par jour à la fin de novembre 1944 et à 580 kilocalories à la fin de février 1945 [7]. »

La zone la plus touchée est la Randstad, la grande conurbation urbaine qui englobe Amsterdam, Utrecht, Rotterdam et La Haye – elle concentre 4,5 millions de personnes.


Mes grands parents ont désormais trois enfants à nourrir : un petit Martien est né en février 1943. Début 1945, ma grand-mère tombe enceinte de son quatrième enfant.

La famille connaît la faim. On ne gâchera plus jamais une miette de nourriture à la table de mon grand-père.


Un enfant fait les poubelles pour manger
Un enfant cherche des restes alimentaires dans une poubelle, Rotterdam, 1945. Archives de Rotterdam, 1968-290

Les images d'archives montrent entre autres des enfants qui fouillent les poubelles pour trouver quelques restes de nourriture [8].



On mange des bulbes de tulipes et des betteraves à sucre (qui servent normalement d'alimentation pour le bétail).


Outre la faim, il faut aussi faire face au froid : l'hiver 1944-1945 est particulièrement précoce et rude ; l’électricité et le gaz sont coupés. Les gens brûlent le mobilier pour cuisiner et se chauffer.



Conseils pour cuisiner les bulbes de tulipe
Conseils pour cuisiner les bulbes de tulipe

« Comment bien utiliser les bulbes de tulipe »


Les bulbes de tulipe sont comestibles. Ils ont une forte teneur en amidon. Selon les variétés, ils peuvent avoir un léger arrière-goût. Si l'on enlève leur germe, l'arrière-goût est moins prononcé. Selon le temps de cuisson, les bulbes deviennent plus ou moins farineux.


Soupe aux bulbes de tulipe

1 litre d'eau, 1 oignon, 4 à 6 bulbes de tulipe, 1 cuillère à café d'huile, ersatz de curry


Purée aux bulbes de tulipe

1 kg de légumes, 500 g de pommes de terre, 500 g de bulbes, sel, (huile).




Voici le menu que Loek Spaandermaan, un habitant de la banlieue de La Haye, note dans son journal le 6 février 1945 :

lundi : soupe de pois à partir de farine de pois, avec quelques pois secs au fond de l'assiette mardi : carottes et betteraves à sucre mercredi : soupe de farine de pois jeudi : chou rouge, betterave à sucre et un tout petit peu de pomme de terre vendredi : soupe de farine de pois avec quelques grains de seigle samedi : bouillie d'eau, betterave à sucre et un peu de seigle (trop peu de ce dernier, hélas) dimanche : soupe de farine de pois [9].



La libération


La reddition des troupes allemandes est négociée le 4 mai 1945, trois jours avant la capitulation générale de la Wehrmacht, le 7 mai.

Des combats auront toutefois lieu sur l'île de Texel jusqu'au 20 mai.

Proclamation de la libération
« Les Pays-Bas recouvrent leur liberté. La tyrannie qui a percé nos coeurs a été chassée. Notre reine peut à nouveau régner sur son peuple libre. »


La famine prendra fin avec la libération de l'ouest du pays. Une partie de la population touchée souffrira cependant de séquelles à long terme [10].

Les terres inondées resteront impropres à la culture pendant un certain temps.


Les traumatismes, eux, seront bien plus durables.


NOTES


[1] Phrase prononcée par la reine Wilhelmina dans son discours du 28 juillet 1940, et qui est un peu l'équivalent de l'appel du 18 juin du général De Gaulle en France. Les discours de la reine sont disponibles sur le site de la VPRO : https://www.vpro.nl/speel~WO_VPRO_813883~radio-oranje-28-juli-1940-inwijding-radio-oranje-door-koningin-wihelmina~.html [consulté le 9 mai 2025].


[2] « Le cas Jaune (allemand : Fall Gelb), lors de la Seconde Guerre mondiale, est une hypothèse stratégique des Allemands où ils prendraient l'initiative de l'offensive contre les Franco-Britanniques avec lesquels ils sont en guerre, qui implique également, en dépit de leur neutralité, l'invasion de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas. Le plan de déploiement et de manœuvre correspondant est appelé par commodité en français plan Jaune ; il est appliqué le 10 mai 1940 entamant la campagne de l'Ouest. » Article « Plan Jaune », Wikipedia, accessible à l’adresse https://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_Jaune [consulté le 8 mai 2025].


[3] « Le général Winkelman, a capitulé le 14 mai, mais la reine Wilhelmina et le gouvernement partent pour l’Angleterre, avec l’essentiel de la Marine et de l’Armée de l’air néerlandaises. Le pays lui-même ne se rend donc pas – ce que le général Winkelman avait d’ailleurs fait comprendre très clairement aux Allemands lors de sa capitulation. Et l’État néerlandais ne se rendra jamais. » Post « Seconde Guerre mondiale et au-delà », Le Blog d'un grand blond, accessible à l'adresse https://leblogdungrandblond.wordpress.com/2021/06/30/seconde-guerre-mondiale-et-au-dela/  [consulté le 9 mai 2025].


[4] Article « Histoire des Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale », Wikipedia, accessible à l’adresse https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_PaysBas_pendant_la_Seconde_Guerre_mondiale#Invasion_allemande_(mai_1940) [consulté le 7 mai 2025].


[5] Le sucre sera le premier aliment à être rationné, en réalité dès le 11 octobre 1939. À partir de janvier 1940, le rationnement concerne également les pois. Certaines denrées seront rationnées jusqu'au début des années 1950 : le café sera le dernier aliment rationné, jusqu'en 1952. Source : « Distributiebon », Wikipedia, accessible à l'adresse https://nl.wikipedia.org/wiki/Distributiebon [consulté le 10 mai 2025].


[6] Article « Inundatie (1944-1945), Wikipedia, accessible à l'adresse https://nl.wikipedia.org/wiki/Inundatie_(1944-1945)# [consulté le 9 mai 2025].


[7] Article « Famine aux Pays-Bas en 1944 », Wikipedia, accessible à l'adresse https://fr.wikipedia.org/wiki/Famine_aux_Pays-Bas_en_1944 [consulté le 9 mai 2025].


[8] Ces images, particulièrement choquantes, je les découvre en même temps que des images trop similaires nous parviennent de Gaza. J'ai choisi de n'en publier qu'une ici, mais les personnes intéressées peuvent se rendre sur le site des archives de Rotterdam.


[9] « 1944-1945 : Hongersnood », Verzetsmuseum, accessible à l'adresse https://www.verzetsmuseum.org/nl/kennisbank/1944-1945-hongersnood [consulté le 9 mai 2025].


[10] Voir à ce sujet le paragraphe Héritage de l'article « Famine aux Pays-Bas en 1944 », Wikipedia, accessible à l'adresse https://fr.wikipedia.org/wiki/Famine_aux_Pays-Bas_en_1944#H%C3%A9ritage [consulté le 9 mai 2025].

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