Pieternella Bom (1817-1847)
branche PAASSE, 7e génération
Mon Challenge AZ 2024 a pour thème la mortalité maternelle au XIXe siècle dans mon arbre.
Un article d'introduction, 24 portraits de femmes mortes d'avoir donné la vie, et une infographie sont au programme.
Pieternella BOM est la dernière des 6 enfants de mes ancêtres Anthonij BOM et Adriaantje ROBBE (sosas 236 et 237). Son père est travailleur agricole à Ooltgensplaat.
Respectant la tradition, Anthonij et Adriaantje ont donné les prénoms de leurs parents à leurs 6 enfants. Six enfants pour seulement 4 grand-parents ? Oui, car leur fille aînée Maria étant morte à 3 mois, leur fille cadette sera également baptisée Maria. Et leur benjamin Pieter (prénommé d’après sa grand-mère paternelle) étant lui aussi mort en bas-âge, Pieternella sera à son tour prénommée d’après sa grand-mère paternelle.
C’est donc dans une adelphie de 4 que Pieternella grandit.
Née le 25 mai 1817, Pieternella n’a que 10 ans lorsque sa mère meurt en 1827, à l’âge de 39 ans. Son père ne se remarie pas ; il meurt quelques années plus tard, en 1835.
N’ayant pas plus d’informations sur l’enfance de Pieternella (dans quelle famille a-t-elle grandi ?), je la retrouve le 14 novembre 1840.
Elle épouse ce jour-là Corstiaan KORTEWEG, un de ses cousins au 3e degré – leurs ancêtres communs sont leurs arrière-grands-parents Anthonij KORTEWEG et Willemtje Jansdochter (qui sont mes ancêtres à la 10e génération).
La famille KORTEWEG fait partie de la classe sociale des artisans : Corstiaan, comme son père, est maçon (metselaar) ; son oncle Simon, présent au mariage, est boulanger (bakker).
👆 Extrait d'une planche de A.F.C. Hoffman présentant des métiers de l'artisanat (Rijksmuseum RP-P-OB-200.072)
« Baas KOENRAAD maçonnne un mur ! De quoi le maçon a-t-il besoin? Ici, tu peux voir truelle, marteau, pointe à joint, niveau, bac à chaux, taloche, auge à chaux, pic à chaux, équerre, pelle, etc. Qu'utilise-t-il d'autre ? D'où viennent la pierre, la chaux et le ciment ? »
Le couple s’installe à Sommelsdijk.
Quelques mois plus tard, en avril 1841, Pieternella accouche d’un petit garçon, prénommé, comme il se doit, Anthonij.
En 1843, c’est au tour d’une petite fille, Adriaantje.
Enfin, le 12 février 1847, Pieternella met au monde une petite Christina.
Le temps est à la neige, ce jour-là, et la sage-femme venue s’occuper du nouveau-né a préparé le panier en osier traditionnel, dans lequel on a glissé un petit chauffe-lit contenant un charbon ardent afin de garder l’enfant au chaud.
« La sage-femme prit [la petite Christina] et [la] lava à l’eau-de-vie – un geste purifiant, selon la sagesse ancienne des sages-femmes. Après ce bain, elle habilla [la petite], d’abord avec une chemise de flanelle ; par-dessus, elle ajouta une chemise en coton et encore un tricot de corps. [Puis la petite] fut emmaillotée dans un grand linge de laine, maintenu par des épingles. Enfin, elle lui posa un bonnet sur la tête et la déposa dans le lit-clos, près de sa mère [1]. »
L’enfant ne vit pas longtemps, malheureusement : elle meurt le 25 février.
Pieternella ne lui survit que 3 jours : elle meurt à son tour le 28 février, âgée de 29 ans.
Les deux décès sont déclarés en mairie par Corstiaan KORTEWEG et par Cornelis SPEE, 60 ans, menuisier de profession.
Les SPEE sont visiblement des proches de la famille, puisque George SPEE est présent à la déclaration de naissance de Adriaantje, et Cornelis et George SPEE, à la déclaration de naissance de Christina.
C’est donc sans doute assez naturellement que Corstiaan KORTEWEG et Cornelia SPEE se marient, le 29 octobre 1847. Ils auront ensemble 7 enfants.
NOTES
[1] Citation tirée de Pioniers van « het Oude land » [Pionniers du Vieux pays], de L. P. van Putten, Van Gruting, 2010, p. 95. Traduction personnelle.
Tout comme Christelle, des vies bien bien trop courtes 😥
Que de tristesse dans ces billets quotidiens, toutes ces vies interrompues bien trop tôt...