Qui dit nouvelle année, dit recherche du sosa correspondant !
En 2022, j’avais ainsi écrit sur mon ancêtre Pieter van der VLIET (branche van der WELLE, de mon côté maternel).
Cette année, comme j’ai beaucoup travaillé sur ma branche maternelle ces derniers temps et que je voudrais reprendre mes recherches du côté paternel, j’ai essayé de retrouver la sosa 2025 de mon père (ma sosa 3049).
Lorsque je rouvre cette branche de ma généalogie, mon arbre ne remonte qu’à la 8e génération :

On constate que cette lignée est bien implantée dans le bassin de Séverac-le-Château, en Aveyron.
La baronnie de Séverac regroupait à la fin du Moyen Âge un territoire allant de Gaillac-d'Aveyron à l'ouest à Saint-Georges-de-Lévejac (Lozère) à l'est, de Buzeins au nord à Peyreleau au sud ; la baronnie s'étendait ainsi aux confins du Rouergue, empiétant également sur le Gévaudan.
Séverac et ses environs, carte de Cassini (site source : Gallica.bnf.fr)
Ainsi, tous·tes les ascendant·es de Louise POUJOL présenté·es sur cette frise vivaient dans l'aire d'influence de Séverac.

De Marianne ALAUZE (sosa 253), je sais seulement qu’elle est l’épouse de Pierre VIALA, tisserand, de qui elle a eu au moins deux enfants : mon ancêtre Joseph VIALA et sa sœur Marianne.
Après quelques heures de recherche sur Généanet et dans les archives départementales de l'Aveyron, je réussis à étoffer cette branche de mon arbre et je connais désormais l'identité de la sosa 2025 de mon père : il s'agit de Marie VAYSSE.


Marie VAYSSE (aussi orthographié VAISSE, VAISSUS ou encore BAYSSE) vit à Buzeins au début du XVIIe siècle. Je ne connais ni le nom de ses parents, ni son lieu de naissance exact, ni son âge.
Elle épouse avant 1637 Antoine ALAUZE, dont je ne connais rien de plus.
À cette époque, la baronnie de Séverac sort de sa période protestante, instaurée par Antoine d'Arpajon au XVIe siècle ; Jean V d'Arpajon abjure au début du XVIIe siècle et se convertit au catholicisme [1].

Quand on a peu d'informations, on furète, on furne, éventuellement on brode.
Ainsi, faisons un petit pas de côté et creusons le filon de l'étymologie.
Généanet indique que le nom de famille ALAUZE est un sobriquet se rapportant à l'alouette – alausa, en occitan. C'est un nom typiquement aveyronnais, et on le trouve aussi dans le Puy-de-Dôme [2].
Le nom VAYSSE vient quant à lui de l'occitan vaissa, le noisetier. Le nom est essentiellement porté dans le Rouergue et compte de nombreuses variantes orthographiques [3].
Une alouette et un noisetier, je trouve cela plutôt bien assorti.
Marie VAYSSE et Antoine ALAUZE sont mentionné·es à trois reprises dans les relevés du Cercle généalogique de l'Aveyron et deux fois dans ceux du Cercle généalogique du Rouergue :
en 1637, pour la naissance de leur fille Catherine ;
en 1644, pour la naissance de leur fils Félix ;
en 1653, pour la naissance de leur fils – et mon ancêtre – Marc.
Les époux·ses sont vivant·es en 1679 lorsque est passé le contrat dans mariage entre Félix et sa future épouse Claire MAZET.
La dot de Claire comprend trois robes, dont une à l'usage de Marie VAYSSE.
Le contrat mentionne aussi Guion VAYSSE [VAISSUS], oncle de l'époux et prêtre de Buzeins, qui fait une donation.
Le pavé de signatures au bas de l'acte m'apprend que mon ancêtre Marc ALAUZE est présent comme témoin et, contrairement à Félix, sait signer :
L'acte de mariage de mon ancêtre Marc ALAUZE avec Marguerite FAGES, le 27 novembre 1687 dans la paroisse de Saint-Dalmazy, ne donne guère de renseignements, si ce n'est les paroisses d'origines des époux·ses : Buzeins pour lui, Les Fonds dans la paroisse de Saint-Dalmazy pour elle.
Je leur connais à ce jour deux enfants : Marie, née en 1690, et Marc (mon ancêtre), né en 1694.
La marraine de Marie est Marie VAISSE [BAYSSE], certainement sa grand-mère paternelle. La sosa 2025 de mon père était donc certainement encore en vie en 1690 :
Le parrain de Marc ALAUZE, quatre ans plus tard, sera Antoine ALAUZE, peut-être son grand-père paternel.
NOTES
[1] Articles consultés : Jean V d'Arpajon sur Wikipedia et Enceinte fortifiée et remparts (emparas) du château (castèl) sur Occitan-Aveyron.
Quelle belle évocation de l'Aveyron ! Je pense que mon passage récent à Gaillac d'Aveyron m'a permis de visualiser un peu plus le décor de cette quête inspirante.
belles frises, belles illustrations
Le mariage de l'alouette et du noisetier me fait rêver... et j'imagine un couple heureux malgré les difficultés inhérentes à l'époque où ils vivaient.
C'est absolument passionnant Marthe ! Je ne sais rien de cette époque lointaine mais je nage en te lisant en terres connues, tant géographiquement que par les noms propres de ces ancêtres qui me sont éminemment familiers ! C'est incroyable ! Merci ma fille et bravo !!