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Instituteur

  • mamakos-creations
  • il y a 5 jours
  • 3 min de lecture

Joseph DELHEURE (°1799 +1881 – sosa 90)

Lescure (Ayssènes)




Sans surprise, la généalogie de mon conjoint compte essentiellement des paysans, cultivateurs et propriétaires cultivateurs.

Parfois – rarement –, une profession différente apparaît. Ainsi, Joseph DELHEURE exerce comme instituteur communal pendant au moins deux ans, en 1852 et 1853.


Nous sommes alors vingt ans après la loi Guizot [1] de 1833 sur l’instruction primaire des garçons.

« Toute commune est tenue, soit par elle-même, soit en se réunissant à une ou plusieurs communes voisines, d’entretenir au moins une école primaire élémentaire » (article 9) et un instituteur.

Tout individu âgé de 18 ans ou plus peut exercer la profession d’instituteur primaire, à condition d’avoir obtenu un brevet de capacité.


Dans les zones rurales, l’instituteur est le plus souvent issu de la paysannerie ou de l’artisanat rural [2]. Joseph DELHEURE ne déroge pas à cette règle : cultivateur, puis propriétaire cultivateur, il passe le brevet de capacité au mitan du XIXe siècle, alors qu’il est âgé d’une cinquantaine d’années.

Il est inscrit comme « instituteur communal » sur l’acte de décès de son fils Charles en juin 1852 et sur l’acte de mariage des ses filles Rosalie et Justine en juin 1853 :

mariage de Rosalie, 1853
Acte de mariage de Rosalie DELHEURE avec Antoine BONNEFOUS, 20 juin 1853. Archives de l’Aveyron, 4 E 138 8, vue 38

La condition d’instituteur, particulièrement en milieu rural, ne permet pas de vivre correctement, et nombreux sont ceux qui doivent cumuler les emplois.

Ainsi, l’inspecteur des écoles primaires Carlier constate en 1838 : « Ce qui importe le plus en ce moment c’est l’amélioration du sort des instituteurs communaux qui pour la plupart manquent des moyens d’existence. On peut dire que les deux tiers au moins sont loin d'avoir une existence honorablement assurée » [3].

Pour Joseph, propriétaire cultivateur, le gîte et le couvert restent assurés pendant sa mission d’enseignement. Mais il n’exercera finalement cette profession que quelques mois ou quelques années.



Mais qu’en est-il de l’instruction en Rouergue, au XIXe siècle ?Je vous laisse juge, avec quelques extraits d’un rapport d’Hippolyte CAUCANAS, inspecteur des écoles primaires du département de l’Aveyron, paru dans le Journal de l'Aveyron le 29 avril 1835 :

Article de journal
Article de journal
Journal de l’Aveyron, 29 avril 1835. Archives de l’Aveyron



Mais revenons à notre Joseph...


Joseph DELHEURE voit le jour en 1799 à Lescure, un hameau près d’Ayssènes, commune rurale située au centre du département de l’Aveyron, dans la région agricole des monts de Lacaune. Il est le dixième enfant de Joseph DELHEURE et de Marie Jeanne BOUDES, propriétaires cultivateurs. Cinq frères et sœur suivront [4].


Joseph épouse Marie Anne FRAYSSINES en 1828. Le couple a six enfants entre 1829 et 1837. Marie Anne décède huit jours après la naissance de son dernier-né, Jean Baptiste Victor.

En 1839, Joseph épouse en secondes noces Marianne SOLIER, de 18 ans sa cadette, avec qui il a une fille.

Arbre de Joseph Delheure
Arbre de Joseph DELHEURE. Généatique, 2025

Les filles nées de son premier mariage se marient en 1853 et 1855, et nous imaginons la carte qu’il a envoyée pour féliciter sa fille aînée Marie et son gendre, les PROMPT, à l’occasion de la naissance de leur premier enfant, en 1856 :

Mes chers enfants, felicitations pour la naissance de votre fils Joseph. Je vous embrasse, Delheure

Au fil des actes, la signature de Joseph évolue.

À titre personnel, j’aime beaucoup la signature très décidée de 1829, qui arbore fièrement une petite ruche.

En 1853, son paraphe est plus simple en apparence, peut-être plus rapide à tracer aussi. En tant qu’instituteur communal, je suppose que Joseph devait fréquemment signer des documents !

Signatures de Joseph Delheure
Les signatures de Joseph DELHEURE, de 1828 à 1860


Lignée des sosas
Lignée depuis la grand-mère de mon conjoint jusqu’à Joseph DELHEURE

NOTES


[1] Voir l’article « Loi Guizot » sur Wikipédia (consulté le 31 octobre 2025).

[2] Voir Les instituteurs du XIXe siècle racontent leur vie, Philippe Lejeune. In Histoire de l'éducation, n° 25, 1985. p. 53-82. Accessible à l’adresse http://www.persee.fr/doc/hedu_0221-6280_1985_num_25_1_1285 (consulté le 31 octobre 2025).

[3] In « Formation et rémunération des enseignants au 19e siècle », blog Histoires d’antan et d’à présent, consulté le 1er novembre 2025.

[4] Voir sa fiche dans la généalogie de Marie Martinez : https://gw.geneanet.org/marie159?lang=fr&p=joseph&n=delheure&type=fiche (consulté le 31 octobre 2025).

4 commentaires

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Christelle
il y a 5 jours

Très belle collection de signatures en effet, il faisait honneur à son statut d'instituteur !

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mamakos-creations
il y a 4 jours
En réponse à

Oui, j'ai aimé collecter tous ces paraphes. 🙂

Modifié
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Dominique Lenglet
il y a 5 jours
Noté 5 étoiles sur 5.

Bien documenté, bravo

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mamakos-creations
il y a 5 jours
En réponse à

Merci, Dominique ! 🙂

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