Sosa 42, 6e génération, branche GAVALDA
L'enfance de Jean François CROS
Jean François CROS naît le mercredi 19 mai 1813 à Saint-Georges-de-Luzençon (Aveyron).
C’est son père, Jean François CROS (père), cultivateur alors âgé de 35 ans, qui déclare sa naissance auprès du maire de Saint-Georges, Jean Antoine Louis AUSSEL [1]. Il est accompagné dans cette démarche de Jacques Philippe ARNAL [2], cultivateur de 46 ans, et d’Étienne GLEYE, trafiquant [3] de 52 ans. Sa mère est Catherine Françoise FALGUEIRETTES.
Jean François CROS père a épousé Catherine le dimanche 21 février 1808.
Les mariés, tous deux natifs de Saint-Georges, sont alors respectivement âgés de 29 et 22 ans. L’acte de mariage révèle une forte disparité dans l’éducation des personnes présentes en fonction de leur sexe : tous les hommes signent, mais aucune femme.
Après un début de vie de famille certainement heureux – qui voit la naissance d’une petite Marie Catherine en février 1809, puis d’un petit Jean Pierre Joseph en mars 1811 –, l’année 1812 porte un coup dur à Jean François et Catherine : en l’espace de trois semaines, au mois de novembre, leurs deux enfants meurent.
On imagine que le petit Jean François sera choyé, lorsqu’il naîtra, quelques mois plus tard…
D’autant que la série de morts en bas âge va se poursuivre :
– Marie Catherine (°1815 +1815) ;
– Rose Catherine Joséphine (°1817 +1819) ;
– Rose Catherine (°1820 +1821) ;
– Joseph Étienne (°1822 +1822) ;
– Joseph Charles Frédéric (°1823 +1826).
En 1826, le jeune Jean François, désormais âgé de 13 ans, se retrouve seul enfant survivant d’une fratrie de huit, mais également orphelin de père, car Jean François CROS père est décédé le 31 décembre 1825… Catherine ne se remariera pas.
La vie d'adulte de Jean François CROS
Jean François a 28 ans lorsqu’il épouse à Comprégnac, le vendredi 10 juin 1841, Marie Anne RAYNAL, originaire du village voisin de Peyre (commune de Comprégnac). Marie Anne a 25 ans, et est, elle aussi, fille de cultivateur.
Le mariage est célébré en présence de monsieur BLANC, instituteur de 40 ans, Jean SOUQUE, tisserand de 27 ans, Jean SOUQUE père, âgé de 56 ans, et Jean RICHARD, tisserand de 40 ans, tous habitants de Peyre. Jean CROS signe l’acte, non son épouse Marie Anne – notons que la mère de cette dernière, Marianne COURTINES, signe l’acte.
Les recensements de l’Aveyron de 1836 à 1871 ne nous étant malheureusement pas parvenus, nous ne pouvons qu’imaginer que Jean François vit avec sa mère – veuve et n’ayant pas d’autre enfant vivant –, jusqu’au décès de celle-ci en 1852.
Journalière jusqu’à la fin de sa vie (elle a alors 67 ans), Catherine lègue ses biens mobiliers à son fils, pour une valeur estimée à 800 francs.
Jean François CROS et Marie Anne RAYNAL ont 5 enfants entre 1842 et 1855 :
– Marie Éléonore, née en 1842 – mon ancêtre ;
– Jean Victor Léon, né en 1844, mort à l’âge de 6 ans, en 1850 ;
– Christine Amélie CROS, née en 1849 ;
– Victor Jean Léon, né en 1852 ;
– Éléonore Louise, née en 1855.
Entre 1855 et 1859, la famille CROS s’installe à Millau, rue du Prêche. C’est là que Jean François meurt, le samedi 19 mars 1859. Le décès est déclaré par Victor RAYNAL, son beau-frère, également installé à Millau.
L’installation « à la ville » s’est accompagné d’un changement de secteur d’activité, du secteur primaire vers le secteur secondaire : l’industrie du cuir est alors grande pourvoyeuse d’emploi[5].
Si Jean François CROS est toujours indiqué « cultivateur » sur son acte de décès, son beau-frère Victor RAYNAL s’est, lui, établi comme tanneur.
Son fils Victor est gantier ; sa fille Amélie est gantière ; sa fille aînée, Éléonore, épouse un corroyeur – mon ancêtre Barthélémy GAVALDA.
Lignée CROS connue : Jean CROS (° vers 1650 ?) > Jean CROS (° vers 1674) > Jean CROS (°1702) > Jean CROS (° vers 1728) > Jean François CROS (°1779) > Jean François CROS (°1813) > Marie Éléonore CROS (°1842) > Basile Justin GAVALDA (°1877) > Gabrielle GAVALDA (°1911) > Sosa 2 > Sosa 1
NOTES
[1] Également notaire de Saint-Georges.
[2] Jacques Philippe ARNAL et Étienne GLEYE sont des cousins par alliance, au 3e degré (branche ALRIC).
[3] Trafiquant : marchand ambulant.
[4] Peyre est un village troglodytique, situé à une dizaine de kilomètres de Saint-Georges-de-Luzençon.
[5] Millau est un grand centre peaussier depuis le Moyen Âge.
Une vie partagée. Bien écrit bien illustré.