
Et quand d’autres viendront parmi cette nature, Aimer ces mêmes cieux, cueillir ces mêmes fleurs, Devant cette même ombre, en quelque nuit future, Où j’ai laissé mon rêve, ils reprendront les leurs. Eugène Viala [1]
Cet article est écrit dans le cadre du #Généathème de mars 2025, proposé par Geneatech sur le thème de la montagne.

Ma généalogie paternelle plonge principalement ses racines dans le Massif central.
Plateaux et causses sont les écosystèmes dans lesquels la plupart de mes ancêtres ont vécu.
Même en ne considérant que l'Aveyron, je n’ai que l’embarras du choix, car « le Rouergue entier est un pays montagneux [2] ».
Causse de Sauveterre, causse Méjean, causse Noir, plateau du Larzac, plateau du Lévézou… Autant de noms qui m’ont bercée, petite. Sans oublier l’emblématique Puncho d’Agast qui domine Millau, ma ville natale.

Aujourd'hui, je choisis de prendre la direction du Lévézou : « La chaîne du Lévézou, nue, stérile, couverte de landes, suit la direction du Tarn, pour aller rejoindre, entre Saint-Sernin et Coupiac, les montagnes de l’Albigeois. Son point culminant est le Signal du Pal (1 116 mètres), qui domine la source du Viaur [3] ».
Carte de Cassini, accessible sur Géoportail
Mes ancêtres de Vézins-de-Lévézou
Depuis le puech du Pal, situé sur la commune de Vézins-de-Lévézou, un panomara magnifique s'offre sur les plateaux alentours. On aperçoit le village de Vézins, on devine son château, on aperçoit le clocher de son église.
C’est dans cette église Saint-Pierre-et-Saint-Paul que, le 14 janvier 1716, est baptisée Thérèse LAVABRE, mon ancêtre à la 9e génération (branche POUJOL, sosa 361).

Thérèse est, à ce que nous savons, la cinquième des neuf enfants de Jacques LAVABRE et de Marie LACAZOTTE, habitants du hameau de La Fabrègue (922 mètres d’altitude, moyenne montagne).


Le cadre semble idyllique ! Mais que cette photo prise par une belle journée d'été ne nous fasse pas oublier que les conditions de vie sur le Lévézou sont, à l'époque, souvent rudes. Et les hivers, bien froids.
« Une région à l’écart des grands passages humains, peu accessible, presque inconnue, un plateau mi-désert qui domine le Rouergue, hautes landes semées de rocs et de bruyères, où les travaux des hommes ne sont presque rien, lambeaux de forêts tourmentés du vent, solitudes où passent des aigles et des nuées, vieux chemins déserts qui dévalent vers des bandes de verdure, vers le pays des hommes, un coin du vieux visage de la Terre raviné par les eaux éternelles [4]… »

Pour en apprendre plus sur Thérèse LAVABRE et sa famille, il me faut prévoir une visite aux Archives départementales de l'Aveyron et y consulter les contrats de mariage de ses parents et de ses sœurs. Pour l'heure, je ne peux qu'imaginer que son père Jacques est paysan.

De Thérèse LAVABRE, je sais qu'elle épouse Pierre CHAUCHARD le 21 février 1742 en l'église de Vézins.
Pierre étant originaire de Lavernhe, c'est là que le couple s'installe. Lavernhe, qui affiche une altitude de 700 mètres, se trouve entre le plateau du Lévézou et le causse de Sévérac – un autre des causses très présents dans ma généalogie [5].
Pierre et Thérèse ont au moins quatre enfants, dont Antoine CHAUCHARD, mon ancêtre, né en 1757.
Veuve en 1778, Thérèse s'éteint à Lavernhe le 17 décembre 1788 ; elle est inhumée dans le cimetière paroissial le lendemain.
Baptême, mariage et sépulture de Thérèse LAVABRE, dans les registres paroissiaux de Vézins et Lavernhe
(Archives départementales de l'Aveyron)
Mes ancêtres de Curan
À quelques kilomètres de Vézins, à la même époque, habitent d'autres de mes ancêtres : les RAYNAL.
Ceux-là font partie de la branche du père de mon grand-père paternel (branche LAFABRIÉ) – une branche plutôt localisée dans les actuels départements de l'Hérault et du Gard.

Mais en 1700, c'est bien sur le Lévézou, dans la paroisse de Curan, très précisément au hameau de La Teissère (altitude : 917 mètres), que naît mon ancêtre Jeanne RAYNAL.
De Jeanne, je sais bien peu de choses :
elle est la fille de André RAYNAL et de Jeanne COMBES ;
elle a au moins 5 frères et soeurs ;
elle épouse en 1727 Étienne AZÉMA, un veuf de près de 30 ans son aîné. Étienne est meunier à Saint-Léons (altitude : 716 mètres) – Saint-Léons est une autre des paroisses du Lévézou.
Le fils d'Étienne et de Jeanne, mon ancêtre Paul AZÉMA, traversera deux plateaux : le Lévezou et le Larzac, pour s'installer à Clermont-l'Hérault, autour de 1750.

Je termine cet article avec, évidemment, l'envie de faire des recherches complémentaires sur mes ancêtres lévézins, mais surtout avec le désir de m'offrir quelques jours de congés sur le Lévézou, dont a beauté des paysages m'a éblouie.
NOTES
[1] Eugène Viala (Salles-Curan, °1859 +1913) est un peintre, graveur, poète et écrivain français. Les paysages du Lévézou ont été une grande source d'inspiration. On peut consulter ses œuvres sur Gallica. Ses eaux-fortes sont un bel écrin pour l'évocation de mes ancêtres « lévézins ».
[2] Pierre BOSC, Mémoires pour servir à l’histoire du Rouergue, Rodez, Carrère, 1879, p. 16.
[3] Adolphe JOANNE, Géographie du département de l’Aveyron, Paris, Hachette, 1881, p. 6. [En accès libre sur Gallica]
[4] C. Gandilhon Gens d’Armes, « L’homme-ægipan, conscience du Lévézou », préface à Le Décor d’un rêve d’artiste : Eugène Viala, par Jean d’ARVIEUX, Rodez, Carrère, 1925, p. 7.
Belle mise en images, cela donne envie de voir l'Aveyron.
Joli texte