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« On s'est connus »

Cornelia HEINTJES (°1805 +1838)

Branche BRINKMAN, 7e génération


Mon Challenge AZ 2024 a pour thème la mortalité maternelle au XIXe siècle dans mon arbre.

Un article d'introduction, 24 portraits de femmes mortes d'avoir donné la vie, et une infographie sont au programme.



Cornelia HEINTJES est la dernière d’une adelphie de 6 enfants.

Ses parents sont :

  • Dirk HEINTJES, d’origine prussienne (il est né à « Zanten » selon son acte de mariage, à « Zant in Pruisschen » d’après son acte de décès – il pourrait s’agir de la ville de Xanten, située sur le Rhin [1], en Rhénanie-du-Nord-Westphalie)

  • et Jannetje QUINT, native de Ooltgensplaat – et veuve en premières noces d’un Willem BAKKER.

Hollandgänger représentés sur un billet de misère, Freren, Allemagne, 1921
Hollandgänger du siècle précédent « Amère misère dans la patrie, Travail et pain en Hollandie [2]. »

La famille vit à Stellendam.

D’autres porteu󴔐s du nom HEINTJES y vivent également, eux aussi originaires de Prusse (mais je ne sais pas établir de lien de famille) : deux sœurs, Anna Sophia et Angenietje HEINTJES, originaires de la région de Clèves, et un autre Dirk HEINTJES originaire de la région de Cologne. Ce dernier épouse Anna Sophia HEINTJES en 1779. Angenietje épouse Lubbert JANSEN (originaire de la province de Gueldre) en 1786.

Même s’ils n’étaient pas parents, les Hannekemaaier, ainsi qu'on les appelait, entretenaient visiblement des relations sociales privilégies : Angeniet HEINTJES est ainsi la marraine des deux premiers enfants de Dirk et Jannetje.


Cornelia grandit avec trois frères aînés, Dirk, Marinus et Jacob – un frère est mort avant sa naissance ; sa sœur Jannetje meurt lorsque Cornelia est âgée de 2 ans.

Arbre de Cornelia HEINTJES

Devenus jeunes adultes, tou󴟠 se marient entre 1821 (Marinus) et 1826 (Jacob et Cornelia) – en 1822 pour Dirk. Les trois frères sont tous arbeiders (travailleurs agricoles).


Les naissances de nièces et neveux se succèdent rapidement, et Cornelia est déjà 5 fois tante lorsqu’elle épouse, le 7 décembre 1826, Pieter van LENTEN, le petit frère de mon ancêtre Dirk van LENTEN (sosa 102). Le couple se fréquentait depuis quelques mois déjà, puisque, le 10 décembre suivant, Cornelia met au monde une petite fille, que les parents prénomment Jannetje.


Pieter van LENTEN est issu d’une famille certainement toute aussi modeste que celle de Cornelia : né à Dirksland, il devient orphelin très tôt, à 5 ans, lorsque son père Abraham van LENTEN meurt.

Ses parents avaient choisi de s’installer à Stellendam peu de temps après sa naissance.

Une fois veuve, sa mère, Krijna KOOMAN, ne se remarie pas et élève seule ses 6 enfants, tout en travaillant elle-même là où elle peut trouver de l’emploi.

Nul doute que les enfants iront peu ou pas à l’école et iront très jeunes travailler aux champs. Ses fils gagneront tous durement leur vie comme travailleurs agricoles ; aucun des enfants ne signe son acte de mariage.

Femmes et enfants travaillant à la récolte de pommes de terre, vers 1915

Mais revenons à notre jeune couple : Pieter et Cornelia sont désormais les jeunes parents d'une petite Jannetje.

Est-ce dû à la maladie, à la malnutrition, ou au froid d’un hiver rude que leur fille meurt, par un matin neigeux, le 16 février 1828 ?

Cornelia est alors enceinte de 8 mois, et accouche quelques jours plus tard d’un petit garçon, prénommé Abraham.

Winterlandschap (februari), Johannes Janson, 1783

Suivent ensuite Jannetje (°1830), puis Krijna (°1833).

Le 12 juin 1837, Cornelia accouche d’une petite fille mort-née.

Un an plus tard, le 9 octobre 1838, c’est un petit garçon qui pointe le bout de son nez. Ses parents le prénomment Dirk, mais l’enfant ne vivra pas : il décède trois jours plus tard.

Cornelia meurt elle-même le 3 décembre 1838, 55 jours après cet accouchement ; elle avait 33 ans.



Les descendant·es de Cornelia


5 mois après le décès de Cornelia, Pieter van LENTEN épouse en secondes noces Cornelia KRANENBURG.

Est-ce la poldérisation des schorres (pré-salés) qui séparent les deux îles de Texel, à partir de 1835, et la forte demande de main-d’œuvre qu’une telle entreprise engendre, qui attirent Pieter van LENTEN ? Toujours est-il que c’est là que sa famille s’établit, dès 1840 : le 29 juin 1840, Cornelia KRANENBURG accouche d’une petite fille, prénommée Hendrica. Le couple aura 3 autres enfants entre 1842 et 1847.

L’implantation sur l’île est durable, puisque les 3 enfants de Cornelia HEINTJES et Dirk van LENTEN s’y marient.


Arbre de Pieter van LENTEN et Cornelia HEINTJES

À partir des années 1860 cependant, une partie de la famille va rejoindre le flux migratoire vers les États-Unis, peut-être promesse d’une vie meilleure :

  • Jannetje van LENTEN et son second mari, Cornelis VERDUIN, émigrent dès 1866 ;

  • Ils sont suivis par Dirk van LENTEN, son demi-frère, en 1869, et Cornelia KRANENBURG, sa belle-mère, en 1870 ;

  • Elizabeth van LENTEN émigre en 1871 avec son mari Cornelis LIST ;

  • Enfin, Klijs van LENTEN et son épouse Elisabeth PEPER, tentent leur chance en 1888.


 

NOTES


[1] Il aurait ainsi pu suivre le Rhin jusqu’à la zone d’embouchure du Haringvliet, qui borde l’île de Goeree-Overflakkee au nord-est. Pour une idée de l’itinéraire : https://maps.app.goo.gl/AzcPJP4fmZDMZXFk8

De nombreux saisonniers allemands, appelés Hollandgänger en allemand et Hannekemaaier (les Johannes venus faucher – maaien – les cultures) en néerlandais, venaient travailler dans les Provinces-Unies : le travail saisonnier agricole, et, dans le cas de Goeree-Overflakkee, le travail d’endiguement des polders étaient pourvoyeurs d’emplois.

[2] Traduction personnelle totalement libre.

4 commentaires

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Stéphane
19 nov.
Noté 5 étoiles sur 5.

Toujours très difficile de voir ces jeunes femmes perdre la vie.

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mamakos-creations
19 nov.
En réponse à

Je ne peux qu'imaginer que la grossesse, et surtout l'accouchement, était source d'angoisse, à cette époque - particulièrement dans les milieux pauvres et la région de Hollande-Méridionale, qui sont les plus touchés par la mortalité maternelle. 😥

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Invité
18 nov.
Noté 5 étoiles sur 5.

Des origines prussiennes, ça c'est intéressant. J'ai quelques branchettes en Allemagne aussi mais je n'ai pas réussi à les travailler pour l'instant...

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mamakos-creations
18 nov.
En réponse à

Je savais que le porteur du nom de ma mère, BRINKMAN, était d'origine prussienne (on a des légendes à son sujet), mais j'en ai trouvé d'autres au fur et à mesure de mes recherches. Mais je n'ai pas encore vraiment plongé dans les recherche sen Allemagne, qui ont l'air plus ardues qu'en France ou aux Pays-Bas.

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