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N is voor Noord Amerika

N pour Nord, Amérique du


Jusque dans les années 1840, les Pays-Bas sont une terre d'accueil pour de nombreux émigrés : le pays a en effet une réputation historique de tolérance.


1847 marque un tournant dans l'histoire des flux migratoires du pays : pour la première fois, plus de personnes quittent le pays qu'elles n'y arrivent.

Aux États-Unis, l'adoption du Pre-emption Act (1841) puis du Homestead Act (1862) crée un véritable appel d'air : entre 1840 et 1870, 35 000 Néerlandais font ainsi le voyage.


Parmi eux, mes ancêtres Aren van SPLUNDER (sosa 98) et Kaatje BAKELAAR (sosa 99) émigrent vers l'Amérique du Nord le 2 juin 1866, quelques mois après leur fils Pieter et leur fille Johanna (partis en novembre 1865). Avec eux, leurs deux plus jeunes enfants, Jacob et Grietje, âgés de 22 et 24 ans. Aren a alors 75 ans, et Kaatje 36.


Recensement
Registre de population de la ville de Ouddorp, 1861-1895. On peut lire, entre autres informations, les dates de départ de certains membres de la famille pour l'Amérique du Nord. (source : FamilySearch)

Les listes d'émigrants tenues par les autorités néerlandaises indiquent que Johanna et Pieter van SPLUNDER (Splunter) sont partis pour New York pour avoir "de meilleures conditions de vie" (verbetering van bestaan).

C'est la même raison qui est donnée au départ de Aren, avec une femme et deux enfants, travailleur de 75 ans :


Emigration
Liste des émigrants vers les Etats-Unis et autres pays, année 1866, province Hollande Méridionale. Source : Family Search, film 005500664 vue 1010

Aren et Kaatje sont présents au mariage de leur fils Jacob en 1868 à Passaic, New Jersey.

Je n'ai pas trouvé la date de décès de Aren, qui survient quelque part entre 1868 et 1870.

En 1870, « Carrie BARKERLOW » est recensée chez son fils Jacob et sa belle-fille Hannah (Johanna). En 1885, « Carrie VANSPLINTER » vit avec sa fille Grietje « Margaret » van HAVEN et les 5 enfants de cette dernière, Paterson, Firth Ward.

Kaatje « Carrie » BAKELAAR meurt à Passaic le 1er novembre 1893 à l'âge de 87 ans.



Les émigrants avaient une mauvaise image dans l'opinion : ils ne seraient que des chercheurs de fortune. Pire, s'ils ne partaient pas pour les colonies, ils abandonnaient la mère patrie, affaiblissant son économie et sa culture.

Ainsi que l'écrit le journal Drentse Courant en 1847 :

‘Thans gaan zij die den geboortegrond verlaten, naar den vreemde, en zijn dan voor Nederland verloren; terwijl onze eigen overzeesche bezittingen zooveel aanbieden, om door vestiging en ontginning, onder doelmatige leiding, hun die zulks zouden ondernemen, voordeelig en ’t moederland nuttig te zijn.’
« Aujourd'hui, ceux qui quittent leur patrie partent à l'étranger, et sont donc perdus pour les Pays-Bas. Alors que nos propres possessions outre-mer ont tant à proposer : ceux qui s'y établiraient et les développeraient sous une gouvernance éclairée, en tireraient profit et seraient utiles à leur patrie. »

A partir des années 1870, la révolution technique que représente le bateau à vapeur marque un tournant dans les migrations :

Un bateau à vapeur pouvait transporter dix fois plus de passagers qu'un bateau à voiles.

Le trajet se trouvait également très raccourci, passant de cinq à deux semaines.

Le voyage restait très inconfortable, la plupart ne pouvant se permettre que des places de troisième classe, avec couchettes superposées (steerage).

Mais nombreux sont ceux qui tentent leur chance : entre 1870 et 1914, 20 millions d'Européens émigrent pour l'Amérique du Nord. Parmi eux, 138 000 Néerlandais.


L'émigration de masse change la physionomie de l'émigration : si le temps des bateaux à voiles était le temps des voyages de groupes plus restreints, plutôt homogènes, où tout le monde se connaissait après plus d'un mois de cohabitation, le temps du bateau à vapeur inaugure l'ère d'une émigration plus anonyme. Difficile de lier connaissance au milieu de milliers de voyageurs, en provenance de différents pays...


Le navire P. CALAND sur lequel ont voyagé mes ancêtres (1874) / Affiche publicitaire de 1875

(Source : WikiCommons)


Parmi ces migrants de la deuxième vague, les grands-parents de mon arrière-grand-mère Lena RAAP : Cornelis RAAP (1832-ap.1910) et Lena van den BROEK (1834-ap1910) arrivent à Ellis Island le 28 juillet 1888 à bord du navire Caland.

Avec eux, leurs trois plus jeunes enfants Maatje, Jannetje et Arend, respectivement âgés de 20, 16 et 11 ans.

Ellis Island
Liste des passagers débarqués à Ellis Island. Cornelis, Lena et leurs enfants sont les 5 derniers noms de la page. (Source : FamilySearch)

Je retrouve leur trace dans le recensement de 1910 : Cornelis et Lena résident alors sur Kentucky Avenue, Paterson City, Passaic (New Jersey), avec leur fille Jannetje, renommée Jennie, son mari John (Jan) de BOER et leur neuf enfants. John travaille comme tisserand pour la Flax Company :


Recensement de 1910. La famille De BOER -RAAP est tout en haut de la page - Flax thread Cie

(Sources : FamilySearch / Library of Congress)



Quel choc ce dut être pour des paysans d'un village de 1000 habitants que de débarquer à New York !


 

SOURCES


 

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